jeudi 30 octobre 2014

Barbade - Grenade : ou le foot qui rend fou


Depuis 1978, la Caribbean Football Union organise la Coupe Caribéenne des Nations.


En 1994, pour la 12ème édition de la compétition, la phase de poules connait une rencontre assez particulière.

Dans le Groupe 1 s'affrontent les équipes de la Barbade, de Grenade et de Porto Rico.

Le 27 janvier a lieu l'ultime match qualificatif opposant Grenade à la Barbade.


Cette année là, la FIFA a décidé de tester une nouvelle règle : en cas d'égalité à l'issue du temps réglementaire on disputera une prolongation qui s'achèvera au premier but marqué, ce "but en or" comptant double tant au score qu'au goal average.


Au début de la rencontre, Grenade est leader du groupe 1 avec 3 points pour sa victoire contre Porto Rico et 2 de goal average. Porto Rico est deuxième avec 3 points et +1 de différence de buts gagnés contre la Barbade.
Cette dernière a donc besoin d'une victoire par 2 buts d'avance pour se qualifier.

Tout débute bien pour la Barbade qui mène rapidement par 2 à 0.
Mais Grenade marque à la 83ème minute : à 2-1, elle est qualifiée.


La Barbade a alors deux possibilités : marquer un nouveau but ou se faire rejoindre au score pour aller aux prolongation avec au bout, le but en or qui compte double.
C'est la seconde option qui est retenue par les joueurs et l'égalisation advint à la 87ème minute.
Mais Grenade, si elle perdait 3-2 était qualifiée : l'équipe décida alors de tenter de marquer, elle aussi, contre son camps.
On vit alors la Barbade défendre non seulement son but mais aussi celui de son adversaire et réussir à tenir le 2-2 jusqu'à la fin du temps réglementaire.

Pendant les prolongations, c'est finalement la Barbade qui s'impose par un but en or qui lui vaut un 4-2 qui la qualifie.

Inutile de dire que la FIFA enterra définitivement la règle du "but en or qui compte double" à la suite de cette rencontre rocambolesque.



lundi 27 octobre 2014

BIG - Bjarke Ingels


Encore un beau gosse qui s'illustre en matière artistique.

Bjarke Ingels est un architecte danois, né le 2 octobre 1974 à Copenhague.
Il fonde en 2001 avec son collègue Julien de Smedt le cabinet PLOT en Belgique.
En 2006 les deux hommes se séparent et Ingels fonde BIG - Bjarke Ingels Group - qui collectionne victoires dans des concours et récompenses internationales.

Tout commence en 2004 avec les immeubles d'habitation VM à Ørestad, dans la banlieue de la capitale danoise : l'innovation et la créativité se combinent à un coût de revient remarquablement bas :


Puis BIG rénove les docks de Copenhague :


Il réalise ensuite divers bâtiments à travers l'Europe
l'Hôtel de Ville de Tallin en Estonie :


le Musée Audemars-Piguet, dit Maison des Fondateurs, en Suisse :


la Cité du Corps Humain, en France,


the World Village of Women Sports à Malmö, en Suède :


l'étonnante Walters Tower à Prague en République Tchèque :


la Bibliothèque Nationale d'Astana au Kazakhstan :


la Mosquée de Tirana, Albanie :


Plus à l'est, direction Taïwan avec ce Resort de Hualien Beach


le Technology Entertainement Knowledge Center de Taïpeh :


et le Huaxi City Center


En Chine continentale on fait aussi appel à BIG.
A Shanghaï, Ingels réalise le pavillon danois de l'Expo Universelle de 2010 :


le très élégant Palais du Peuple



On traverse le Pacifique et on regarde les constructions en cours en Amérique :
la Observation Tower de Phoenix en Arizona :


Louisiana Center, sur le 57th Street à New York


le Westbank Building à Vancouver :


Lofts de la Marina de Fort Lauderdale en Floride :


Pour clore la boucle, retour au Danemark, avec la Watch Flower sur les quais d'Aarhus


vendredi 24 octobre 2014

Die tote Stadt


"Die tote Stadt" est un opéra en trois actes de Erich Wolfgang Korngold (Brno, 29 mai 1897 - Hollywood, 29 novembre 1957) compositeur autrichien, naturalisé américain en 1943.

Enfant prodige, Korngold s'exerce à l'harmonie puis à la composition dès l'âge de 5 ans.

C'est en 1920 qu'il rencontre la consécration publique avec son opéra "Die tote Statdt", sur un livret qu'il signe avec son père, adaptation du roman de Georges Rodenbach, "Bruges-la morte" paru en 1892.


Sollicité par le cinéma, il compose de nombreuses musiques de films qui séduisent la critique et- lui garantissent une postérité que ses oeuvres lyriques ne retrouvent pas dans l'immédiate après-guerre.

Toutefois, ces dernières années, un retour en grâce de Korngold et ses opéras, notamment "Die tote Stadt", se fait jour.

En voici quelques extraits, avec James King et Karan Armstrong dans les rôles principaux :

Dans l'atmosphère brumeuse de Bruges, Paul vit immergé dans le souvenir de sa femme défunte, Marie. Son ami Frank et sa femme de chambre Brigitta tentent vainement par des reproches de le sortir de son obsession. Paul croit voir sa femme réincarnée dans la danseuse Marietta qui lui chante la chanson que Marie lui chantait : Glück, das mir verblieb. Marietta semble prête à l'aimer.




Considéré comme l'ultime descendant des compositeurs romantiques autrichiens comme Richard Strauss ou Gustav Malher, Korngold est lui même source d'inspiration avouée pour les compositeurs de films tels John Williams ou Jerry Goldsmith.

mardi 21 octobre 2014

Nagoro, le village des poupées

Je l'ai déjà dit, les japonais ne sont pas des gens ordinaires.

Le petit village de Nagoro, au coeur de l'île de Shikoku, une des quatre de l'archipel nippon, est le théâtre d'un étrange phénomène depuis 10 ans.

Une des villageoise, Ayano Tsukimi, aujourd'hui âgée de 64 ans et venue dans cette vallée reculée pour s'occuper de son vieux père il y a 11 ans, se livre à une curieuse pratique qui attire les touristes de tout le pays mais aussi de l'étranger.

Chaque fois qu'un habitant quitte le village, que ce soit pour une autre ville ou le cimetière, il est remplacé par son double...en tissus et chiffons.
Ayano réalise en effet une poupée à son effigie et l'installe sur son lieu de vie.

Nagoro est ainsi aujourd'hui peuplé de 350 figurines parfaitement intégrées au paysage.

Hélas, elles n'ont qu'une durée de vie de 3 à 4 ans maximum et nécessitent une réfection régulière.

Alors que son mari et ses enfants vivent toujours à Osaka, Ayano n'envisage nullement de quitter ses voisins de chiffons...et les 37 habitants humaisn du village !


Et vous, cela vous dirait de vivre avec des poupées ?


dimanche 19 octobre 2014

Stéphane Chaumet


Stéphane Chaumet est né en 1971.

Il a publié Au bonheur des voiles, chroniques syriennes (Le Seuil, 2013), Même pour ne pas vaincre, roman (Le Seuil, 2011), et les livres de poésie Les cimetières engloutis (Al Manar, 2013), La traversée de l’errrance/La travesía de la errancia (La Cabra, Mexico, 2010), Urbaines miniatures (L’Oreille du Loup, 2007), Dans la nudité du temps (L’Oreille du Loup, 2007).

Il a traduit plusieurs poètes latino-américains et espagnols, ainsi que la poète allemande Hilde Domin et l’iranienne Forough Farrokhzad.

Les Cimetières engloutis (extraits)

Je regarde la mer interdite
la mer souillée
des embarcations témoignent de voyages morts
de l’incessante langue d’eau de la brûlure du sel
bois et ferrailles cailloux et plastiques
une boussole satellitaire grippée sur le néant
Je pense aussi aux voyages morts échoués en chacun
aux épaves qui s’accrochent à nous
à ces liens d’ombre qui nous ligotent
Luisant dans la nuit
sur la crique les os léchés à blanc
et je me dis
un mort est-ce
un crâne bourré d’obscur
Le bruit des vagues
Le vent (...)

je parcours les cimetières engloutis et pagaie seul sur cette eau morte
   entre des fleurs décomposées où la nuit réverbère son huile
   entre les grands ifs faisant fi des vanités
   entre l’amnésie flottante et les mousses éclipsant les pierres
   entre l’âme moisie des lieux de piété et d’abus
   entre la puanteur des joies défuntes qui déguisaient vos jours
   entre les bijoux de l’infamie arrachés des corps sans nom
   entre l’os prostitué et les images du règne qui s’émiettent
   je parcours les cimetières engloutis et cherche les yeux d’une femme 

(...)

je suis le couteau qui se cache
dans le sourire de l’enfant humilié
le trou que la nuit creuse dans l’insomnie
la respiration des asthmatiques
le miroir de la lépreuse
la dernière ombre du chien au milieu de la rue
cherchant sa mort de métal
le genou cassé à l’horizon de la frontière
la goutte d’acide qui tombe et ronge la langue
je suis le balbutiement de la langue rongée 

(...)
sur la route du retour
la tension affûte tes sens
tu cherches les bifurcations
où te perdre
où puisse encore éclore
un moment de splendeur
sur la route du retour
il pleut des oiseaux morts
(...)
j’ai bu le vide au goulot
tant ma soif était noire
et je nage
pour échapper aux fourches
pour chercher les failles
pour saper les racines de vieux réflexes mentaux
j’articule ma lenteur défie ma blessure
efface au noir mes traces
et j’ai tant nagé
qu’à la pointe de l’épuisement
là où se fend l’insomnie
là où se tend le nerf caché
où le masque se casse
où l’os brise le verre
où le sang récupère sa source
je rencontre une femme
belle comme une forêt en feu

jeudi 16 octobre 2014

Quelquechose de Tennessee


Thomas Lanier Williams était un écrivain américain, né à Colombus le 26 mars 1911 et décédé à New York le 25 février 1983.

Romancier, novelliste, poète et surtout dramaturge et scénariste, celui que ses amis d'université surnommaient Tennessee, découvriot très tôt sa vocation d'homme de lettres.
C'est à 5 ans, à cause d'une santé fragile, qu'il s'isole et écrit ses premiers poèmes.

Il prend conscience de son homosexualité sur le bateau qui l'amène en Europe en 1928.
A partir de 1937, revenu aux Etats Unis (Nouvelle Orleans puis New York), il exerce divers petits métiers, de portier à barman.

A l'entrée en guerre de son pays, il est réformé à cause de son orientation sexuelle, de ses troubles psychologiques et de son alcoolisme.

En 1943, alors scénariste et re-writer pour la MGM, il écrit sa première pièce qui met en scène sa propre famille.
Monté à New York en 1945, le spectacle remporte le New York Drama Critics' Circle Award.

"La ménagerie de verre"


Trois ans plus tard, Williams est le lauréat du Prix Pulitzer pour "Un tramway nommé désir":


Il le remporte à nouveau en 1955 pour "La Chatte sur un toit brûlant".

Le succès s'étend au cinéma : ses oeuvres sont adaptées par les plus grands metteurs en scène (Elia Kazan, Richard Brooks, Joseph Mankiewicz, John Huston, Sydney Pollack, Joseph Losey, Sydney Lumet et Paul Newman).

"Soudain, l'été dernier"


Ses personnages ont été incarnés par les plus grands interprètes, aussi bien sur scène que sur pellicule Kirk Douglas, Vivian Leigh, Marlon Brando, Elisabeth Taylor, Paul Newman, Katherine Hepburn, Anna Magnani,  Warren Beatty, Jane Fonda, Robert Redford, Ava Gardner, Nathalie Wood, John Malkovitch...

Mais en France, il hante nos mémoire par la grâce d'une chanson.
Ecrite et composée en 1985 par Michel Berger pour Johnny Hallyday : 

"Quelque chose de Tennessee"


lundi 13 octobre 2014

Herman


Euh, ben non, c'est pas lui Herman.
Lui c'est Jim Unger, son père.

Né à Londres le 21 janvier 1937, Jim Unger émigre au Canada après ses obligations militaires.
C'est en Ontario qu'il commence à dessiner pour le Mississauga Times.

En 1974, sa créature, Herman, étant devenu populaire, il peut faire venir toute sa famille à Toronto.

Il a reçu deux fois le National Cartoonists Society's Newspaper Cartoon Award en 1982 et 1987.

Herman fut publié pendant 18 ans dans environ 600 journaux dans 25 pays.

Unger prit sa retraite en 1992 et il décéda dans son sommeil 29 mai 2012.















vendredi 10 octobre 2014

Patty Pravo


Née Nicoletta Strambeli à Venise le 9 avril 1948, Patty Pravo a reçu une formation de pianiste avant de devenir chanteuse dans un club de Londres, le Piper, à l'âge de 15 ans.

C'est en 1966 qu'elle sort son premier single.
Depuis, elle poursuit sa carrière tant en Italie qu'à travers le monde.
Elle a enregistré plusieurs duos avec des artistes étrangers : Robert Charlebois, Vinicius de Moraes, Paulo Conte, Léo Ferré ou Jacques Brel.

"La Bambola"


"E io verro un giorno la"


"L'immenso"


mardi 7 octobre 2014

Du Bir Tawil au Royaume du Nord Soudan


Le territoire du Bir Tawil est un cas unique au monde.
Ce trapèze de 2060 km2 est en effet une terra nullius de facto.

Si l'Egypte, au nord, et le Soudan, au sud, se disputent la souveraineté du triangle oriental voisin de Hala'ib, aucun des deux ne définit sa frontière en englobant le Bir Tawil.

C'est en se basant sur cette curiosité que Jeremiah Heaton, un américain d'Abingdon en Virginie, eut, en avril dernier, l'idée d'un cadeau d'anniversaire extra ordinaire pour sa fille Emily, agée de 7 ans.


Comme il la qualifiait souvent de "ma petite Princesse", il décida de concrétiser cette appellation.

Il se rendit sur ce territoire dont personne ne voulait, y planta un drapeau, dessiné par Emily elle même,
et proclama sa souveraineté sur le Heaton Kingdom qu'il transforma bientôt en Kingdom of North Sudan sur suggestion de ses autres enfants.


Même si d'autres souverains d'opérette revendiquent ce territoire, Heaton est le seul à avoir physiquement matérialisé ses prétentions.
Il compte développer son royaume en y installant une agriculture pilote.
Ce joli conte de fée moderne est donc à suivre....

samedi 4 octobre 2014

Queimada



En 1969, le metteur en scène italien Gillo Pontecorvo (19 novembre 1919 - 12 octobre 2006) réalise son cinquième film, "Queimada" avec Marlon Brando en vedette.


D'abord documentariste, Pontecorvo s'est fait le spécialiste du cinéma engagé voire militant.

Après "La bataille d'Alger" qui lui a valu un Oscar, il propose ici une réflexion politique sur le colonialisme avec en fond un combat épique et exotique pour la liberté.

Dans l'ile imaginaire des Caraïbes de Queimada, sous domination portugaise, les colons se sentant méprisés se révoltent contre la métropole.
Sir William Walker, un agent britannique, les aide de concert avec les esclaves noirs de l'île.
Une fois la victoire acquise, les colons se désintéressent du sort des esclaves et l'oppression reprend, cette fois au bénéfice commercial de la Grande Bretagne.
Pour contraindre les nouvelles autorités à bien servir le Couronne, Walker fomente une seconde révolte des esclaves puis, une fois que la leçon est bien assimilée, leur fournit les moyens de vaincre la rébellion.

Scénario de Franco Solinas et Giorgio Arlorio, musique de Ennio Morricone, avec Marlon Brando - Walker - Renato Salvatori - Sanchez,le leader des riches créoles - et Evaristo Marques - Jose Dolores, le chef des esclaves révoltés - Queimada a été tourné à Cartagène en Colombie.

Réflexion sur le cynisme en politique et les manipulations des masses - ou des groupes d'influence - au nom de grand idéaux, le film dénonce le rôle des affairistes dans la conduite des affaires du monde, qui ignorent les autorités légales et démocratiques pour atteindre leurs objectifs mercantiles.