samedi 18 janvier 2014

Giuseppe Ungaretti


Giuseppe Ungaretti était un poète italien, né le 8 février 1888 à Alexandrie (Egypte) et mort à Milan, le 2 juin 1970.

Son père travaillait à le construction de Canal de Suez, mais c'est à Paris qu'il fit l'essentiel de ses études.
Il s'engagea comme combattant pendant le Première Guerre Mondiale et publia son premier recueil de poésie en 1919.
Devenu professeur à l'Université de Sao Paulo de 1936 à 1942, il revient en Italie et enseigne à l'Université de Rome jusqu'en 1958.
Avec Eugenio Montale et Salvatore Quasimodo il est considéré comme un des poètes les plus importants de l'école hermétique italienne.

Un recueil a été traduit en français "Vie d'un homme" qui regroupe ses oeuvres de 1947 à 1961.


"Les raisins sont mûrs, le champ labouré,

La montagne se détache des nuages.

Sur les miroirs poudreux de l'été
L'ombre est tombé,

Entre les doigts incertains
Leur lumière est claire
Et lointaine.

Avec les hirondelles s'enfuit
Le dernier déchirement."


VARIATIONS SUR LE RIEN


Ce rien de sable qui s'écoule
Du sablier en silence et se pose,
Et, fugaces, les traces en l'incarnat,
En l'incarnat s'éteignant d'un nuage...

Puis si la main renverse la clepsydre,
Le mouvement recommencé du sable,
L'argentement tacite du nuage
Aux premières lividités brèves de l'aube...

La main a retourné le sablier dans l'ombre
Et de sable, silencieusement, le rien
Qui s'écoule, est la seule chose qu'on entende
Et, entendue, qui ne sombre dans le noir.


TOUS LES GRIS


De la peau du serpent
A la taupe peureuse
Tous les gris se baguenaudent sur les dômes...

Comme une blonde proue
D'étoile en étoile le soleil prend congé
Et se renfrogne sous la treille...

Comme un front fatigué
Elle est réapparue la nuitDans le creux d'une main.


portrait par Serena Maffia
Par les soirs de l’été
Te répandant surprise
Lune lente, fantôme quotidien
Du triste, du dernier soleil
Quel cri réveilles-tu?

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