samedi 25 février 2012

Curiosités baltes

Trois Pays Baltes : du nord au sud, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie.
Trois peuples qui se libèrent en même temps d'une tutelle étrangère.
Non pas en 1990, en 1918!
Trois leaders à l'origine de ce mouvement émancipateur : trois hommes d'Etat à la destiné étrangement parallèle :
Reprenons la disposition géographique et regardons d'abord l'Estonie.

En février 1918, un Comité de Libération de l'Estonie est constitué. Son principal membre est un général et s'appelle Konstantin Päts. Il va le présider pendant 14 mois.

Il sera l'animateur de la vie politique de la jeune république en dirigeant plusieurs cabinets et siégeant dans plusieurs autres.
Le 21 octobre 1933 il est à nouveau à la tête de l'Etat et en janvier 1934, il proclame l'état d'urgence, instaurant un régime présidentiel autoritaire.
En juin 1940, l'Armée Rouge envahit le pays et Päts est arrêté. Déporté en Union Soviétique, il meurt en exil en 1956.
Réhabilité dans les années 1990, il est aujourd'hui considéré comme un des pères de la nation estonienne moderne.

Un peu plus au sud, la Lettonie.


 Suite au traité de Brest-Litovsk qui mettait fin à la Première Guerre Mondiale pour la Russie révolutionnaire, la Lettonie est cédée par les bolchéviks à l'Empire Allemand. En avril 1918, un Conseil des Soviets d'Estonie, Livonie, Riga et Ösel proclame l'indépendance. En novembre de la même année, un Conseil de Régence lui est substitué et Karlis Ulmanis devient le premier chef de gouvernement de Lettonie indépendante.

Il le demeure jusqu'en mars 1919. Principale figure de la vie politique du pays pendant deux décennies, il devient pour la cinquième fois, chef du gouvernement en mars 1934. A l'expiration du mandat du Président Alberts Kviesis, en avril 36, Ulmanis cumule les fonctions de chef de gouvernement et chef de l'Etat. Son régime s'oriente vers l'autoritarisme et l'étatisme social. Lorsque l'Armée Rouge entre en Lettonie en juin 1940, Ulmanis est déposé et arrêté. Déporté au Turkmenistan, il y décède en 1942.
Depuis l'indépendance de 1990, sa mémoire est à nouveau honorée et il fait figure d'architecte de l'Etat letton moderne.

La plus septentrionale des républiques baltes, la Lituanie à présent.

De fait, c'est ici que tout commence, en décembre 1917, lorsque le Conseil National de Lituanie proclame l'indépendance et demande au Comte Wilhelm de Württemberg de ceindre la couronne.
Mais c'est finalement la république qui prévaut et en novembre 1918, Antanas Smetona devient le président du Présidium du Conseil National Lituanien.

En juin 1920 il cède la place mais la reconquiert en décembre 1926 suite à ce qui s'apparente à un complot autoritariste. Il le conserve jusqu'en juin 1940, quand il est destitué par l'Armée Rouge qui a envahi le pays. Plus chanceux que ses homologues baltes, Smetona parvient à gagner les Etats Unis où il meurt en 1944, à Cleveland.

Trois pays voisins, trois leaders qui président chacun à leur indépendance et qui en sont les derniers chefs avant la conquête soviétique.
Tous réhabilités aujourd'hui et faisant figure de héros du nationalisme local.
Que faut-il en conclure ? Je l'ignore, mais ces destinés similaires constituent pour moi, une curiosité historique remarquable...

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