samedi 30 avril 2011

Antigone

Vous avez sans doute entendu parler d'Antigone, fille de Jocaste et d'Oedipe.
Cette héroïne grecque, après le suicide de sa mère et l'exil de son père, assiste au duel pour le trône de Thèbes que se livrent ses frères, Etéocle et Polynice.
Ce dernier n'est pas satisfait du partage du pouvoir et, à la tête d'une troupe de mercenaires, tente de renverser son frère. Les deux frères s'entretuent au pied des murailles de la ville.
Créon, le frère de Jocaste, hérite la royauté et décrète que seul Etéocle aura droit aux honneurs d'une sépulture officielle, Polynice devant être considéré comme un traître à la Patrie et comme tel, abandonné aux vautours.
Mais Antigone n'entend pas obéir à cet ordre et est bien résolue à enterrer son frère selon les rites malgré la menace qui pèse sur elle : la mise à mort, enfermée vivante dans un tombeau.


Jean Anouilh (1910-1987) a conçu cette version de la tragédie antique au plus fort de l'Occupation allemande, pendant le Seconde Guerre Mondiale.


Il a voulu faire l'éloge de la résistance à l'ordre établi (ou à la Résistance) mais il donne toutefois un visage humanisé de Créon, à la différence de la littérature antique ou classique. Il en fait un homme d'Etat, avec tout le fardeau que cela suppose, un individu déchiré entre son affection pour sa nièce et les obligations d'un souverain.
Si Antigone demeure une héroïne inflexible, intègre et absolue, sa rigidité intellectuelle ouvre une brèche dans la sympathie qu'on peut (doit) éprouver pour un résistant.

Le Prologue de la pièce, ou le narrateur présente les personnages :



Dialogue entre Antigone et sa soeur Ismène :


Antigone s'entretient avec son fiancé Hémon, fils de Créon :

Enfin, le face à face Antigone - Créon :

Comme dans toutes les tragédies, le dénouement est une hécatombe : Créon apprend que son fils s'est laissé enfermé dans le même tombeau qu'Antigone. Ouvrant le sépulcre, il trouve sa nièce pendue et Hémon, après lui avoir craché au visage, s'éventre sous ses yeux. Son épouse, Eurydice, avertie du drame, se tranche la gorge.
Joyeuse époque...

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